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L'ART DE LA CELEBRATION Redonner du sens aux fêtes ...

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Du plus loin que je me souvienne, les fêtes de famille, nationales, traditionnelles, foraines, de villages … m’ont toujours laissé un goût d’inachevé, de « n’y reviens pas » ou pas comme ça … Oui, mais alors …. comment ?


Traditionnellement dans nos contrées, les fêtes sont envisagées comme des espaces pour se lâcher, se faire plaisir, oublier les soucis et profiter d’être ensemble. Cela s’arrête plus ou moins là et c’est déjà bien ! 


Seulement, parfois, dans ces moments là, - et je pense particulièrement aux fêtes de Noël qui donnent le bourdon à beaucoup d’entre nous -, on arrive avec des vagues à l’âme, des tristesses, des nostalgies, parfois de vielles colères, des non-dits. On peut être en contact avec des choses qui nous pèsent, des parts de nous en souffrance, mais qui ne sont pas du tout les bienvenues. 


Les émotions douloureuses font peur. Elles sont censurées par la dictature du « positif à tout prix », - si cher à notre culture actuelle - et les parts de nous blessées ne le supportent pas. Ça se comprend. 


Alors le vin coule, les conflits grondent sous la nappe à paillettes… 

Parfois ça éclate et c’est l’enfer au pays des bisounours. La boisson et la nourriture à outrance ne suffisent pas toujours à éteindre le feu qui brûle au dedans. On se fait des cadeaux très chers pour se consoler ou cacher la misère … mais on voit bien que ça ne marche pas !


Et c’est idem pour les cérémonies d’enterrement, mais à l’envers ! 

Nombre de gens me confient au cabinet « J’ai enterré ma grand-mère la semaine dernière et je crois que j’ai quelque chose qui cloche :  je n’ai pas pleuré ». 

Et  si les larmes avaient besoin de se réserver pour plus tard, dans un contexte plus intime ? Ou bien peut-être pour jamais, ou pas comme on l’imagine…? Tout est dans la nature !

Et puis, au funérarium, il est moyennement facile d’être en contact avec la part de nous qui est en paix voire soulagée que cette personne défunte soit enfin libérée de ses souffrances, de ne plus avoir à la soutenir tant cela était peut-être lourd… Et oublions l’éventualité d’exprimer ce grand « ouf » ! Ce serait mal vu … Pas question non plus de ressortir les bonnes vieilles blagues qui faisait tant rigoler le défunt et encore moins de danser la gigue sur une bonne musique pop, pour lâcher la pression et soutenir joyeusement le voyageur vers l’au-delà  !


On a juste le droit de lire en larmoyant le nez sur notre papier, combien on l’a aimé(e), combien il - elle avait de belles qualités. Mais … Et si ce départ nous laissait avec le chagrin, un cadeau ?


A travers ce tableau plus ou moins caricatural, j’essaie de mettre en évidence ce qu’il me semble manquer à ces moments là. Et je dirais aujourd’hui qu’il manque un cadre, des codes que nous avons laissé se perdre avec notre lien à l’intelligence de la Vie. 


Un cadre qui nous permette d’accueillir toutes nos émotions et qui nous permette de nourrir une conscience et une bonne qualité de présence à ce pour quoi on est là, rassemblés dans nos plus beaux habits.


C’est ce que les cultures traditionnelles n’ont pas oublié en proposant des cérémonies, des rituels. Ils s’agit en fait de créer une structure qui permette d’inviter à la fête tous les niveaux de l’être, tous ses aspects - lumineux comme sombres - et de faciliter le ressourcement dans le lien avec la communauté des vivants au sens large, en prenant appui sur les forces de la nature et les cycles.


Ces cérémonies ou rituels,  qui se vivent souvent à travers le chant et la danse,  servent à se relier pour se soutenir, pour se reconnaitre, pour se replacer dans l’espace, dans le temps, dans nos relations. Il s’agit en fait d’entrer dans un espace tellement ordonné et sécurisant que l’on peut se permettre de laisser libre cours à notre chaos intérieur, à nos frustrations, nos douleurs, nos peurs, nos rêves, nos joies, nos élans … Et de laisser tout cela se mélanger en nous, se mêler aux ressources des autres. Cela peut amener un état d’extase, c’est à dire, une très grande ouverture du coeur, de l’esprit, grâce à une profonde détente. Ce lâcher-prise (vous savez , ce que l’on cherche partout actuellement !) n’est possible que parce qu’il y a ce cadre de sécurité, cette conscience que l’on peut prendre appui sur la structure de notre corps et les lois du vivant.


Dans notre société, ce cadre, cet ordre n’est plus visible, les liens sont brisés. Tout est mélangé, confus. Les enfants sont rois, les adultes restent adolescents, les anciens sont mis au placard. Tout est mis sur le même niveau : la guerre entre deux pubs pour des sandwichs sous plastique et des montres de luxe… Les humains se prennent pour des objets, ils se choisissent sur catalogue, se jettent et se prennent, « fonctionnent » « en mode » je ne sais quoi … L’insécurité profonde créée par cette absence de repères et de contenant fait qu’il est absolument impossible de partager nos émotions, nos vulnérabilités et de se laisser être. 


Et il y a erreur sur la manière de ramener de la sécurité ! Les caméras de surveillance, les air-bags et la dictature n’y feront rien … Par contre, se souvenir de l’ordre qui existe dans la nature même de la vie (les cycles, la place des étoiles et des générations, la structures des molécules, l’architecture de notre corps …), nous offre une terre d’accueil solide, immuable,  tellement réconfortante et source de tellement de beauté et d’harmonie !


Ainsi, dans le respect et la célébration de ces mystérieuses et merveilleuses lois du vivant nous sommes en sécurité pour danser notre vie, ensemble. 


Alors … On y va ?





Texte rédigé intégralement avec un cerveau organique, un coeur vibrant, 

suite à une amoureuse gestation artisanale.  100% I.A free :-)



Charlotte Schwartz 8/08/205 - Imagidanses.fr / charlotteschwartz.fr

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Je dédie cet écrit à ma mère, qui a eu la bonne idée de m'inscrire à la danse avant de m'inscrire à l'école, et qui, à sa façon m'a enseigné comment rester en lien avec les saisons, le sens, l'essence et les sens ;-)

 
 
 

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